Toutes (dis)proportions gardées...

Voilà qu'on reproche à la famille Bettencourt (pour laquelle, je tiens à le souligner, je n'ai aucune espèce d'affections clandestine pouvant me conduire à un quelconque conflit d'intérêt), voilà donc qu'on reproche à Monsieur et Madame d'avoir retiré 388 000 euros en liquide au premier semestre 2007. Enfin, fait retirer par les petites mains qui se trouvent assez nombreuses à leur service.
388 000 euros ! La vache !

Oui, mais... Compte tenu de la petite fortune dont disposent Monsieur et Madame (officiellement évaluée à 16 000 000 000 d'euros, non compris d'éventuelles îles aux Seychelles ou comptes en Suisse), moi je dis qu'il faut relativiser !

On veut reprocher ces retraits à ces braves citoyens (braves, braves, le mot est peut-être un peu fort pour désigner un couple dont Monsieur a réalisé des prouesses de rédaction antisémite pendant la 2eme guerre mondiale ; ce qui, on en conviendra est plutôt un signe de pourritude que de bravitude)... Mais a-t-on bien réfléchi que reprocher 390 000 euros de retrait en espèces pour Monsieur et Madame, ça équivaut à reprocher à un simple millionnaire d'avoir fait chauffer sa carte bleue au distributeur du coin... à hauteur de 25 euros !!

Il faut savoir déraison garder : 390 000 euros pour Monsieur et Madame, ça n'est que 25 euros pour le premier millionnaire venu, et beaucoup moins pour moi.

Ah, mais voilà qu'on me souffle dans l'oreillette qu'il y a tout de même un bémol : Art. 1649 quater B du Code général des impôts, me dit-on !
Un bête article que j'avais totalement oublié (mais où ai-je donc la tête ?) et qui stipule que toutes les transactions supérieures à 3 000 euros TTC réalisées par un particulier doivent être payées par chèque bancaire, virement ou tout autre moyen laissant des traces.

Ben oui, mais s'il les a perdus ces 390 000 euros ? Ça ne vous arrive jamais, à vous, de perdre 20 euros ?
Bon, alors !

Pour une Coupe du Monde des Valeurs !

- C'est inadmissible !
– Quoi, qu'est-ce qu'il y a encore ?
–Eh bien, mais tous ces scandales autour de la Coupe du Monde du foot de la Fifa©®™...
– C'est vrai qu'ils n'ont pas fait fort, nos bleus. Heureusement qu'ils ne sont pas payés au but marqué...
– Ce n'est même pas ça. Les incertitudes du sport sont glorieuses, tu ne l'ignores pas.
– Mais quoi, alors ?
– Eh bien, mais, comme le remarquent plusieurs députés présents lors de l'audition d'Escalettes et de Domenech, c'est que nos joueurs sont incapables de chanter la Marseillaise, et qu'en plus, la plupart ne jouent même pas en France ! Et que la seule chose qu'on leur ait apprise depuis l'âge de 15 ans, c'est à taper dans un ballon (et encore, y'en a qui ont dû sécher les cours).
– C'est vrai que la Marseillaise n'est pas dans leurs gènes, semble-t-il...
– Quatre qui la connaissent prétend Domenech ! Quatre sur 23 !
– Bon, mais plutôt que de râler, si tu proposais quelque chose...
– Mais justement, je propose. Il faut réorganiser la Coupe du Monde pour fédérer ces jeunes autour des vraies valeurs, des valeurs de leur temps, qui les concernent. Tu comprends, les nations, c'est un peu has been en cette époque de mondialisation, il faut bien reconnaître...
– C'est une bonne idée ! Quelles valeurs proposes-tu donc qui soient acceptables par tous et qui puissent être revendiquées par n'importe quel joueur, quelle que soit son origine, sa culture, sa religion ?
– Eh bien, mais des valeurs universelles : le Dollar, l'Euro, le Yen, le Real, le Won, le Cedi
– Le Cedi ?
– Mais oui, la monnaie ghanéenne, ils ont des bons joueurs par là-bas ! Mais aussi les différents Dinars, la Livre Sterling, l'Escudo le Yuan, etc. Rien de plus facile que de trouver 32 valeurs de qualité pour organiser les matches de poule. Et au moins, nous serions sûrs de ne pas avoir à subir le triste spectacle d'une finale Euro-Euro telle qu'elle se profile actuellement.
– Pas mal, cette idée, mais il y a tout de même un hic : le Yuan...
– Eh quoi ? Tu serais chinophobe ?
– Non, mais, le Yuan n'et guère convertible, je crois, ce qui n'en fait pas vraiment une valeur universelle. Or, c'est de valeurs universelles que nos jeunes ont besoin !
– C'est vrai, tu as raison, limitons la participation aux valeurs convertibles, ça hâtera la mondialisation, et nous ferons des progrès à pas de géant vers une avenir radieux...
– Attends, je n'ai pas déjà entendu ça quelque part ?
– Non, pourquoi ?
– Ah, bon. Mais, dis-moi, n'y a-t-il pas le risque qu'un jour où l'autre, une de ces valeurs universelles s'écroule ? Que se passarait-il alors ?
– Bien sûr, cela pourrait arriver. Aussi cette Coupe du Monde des Valeurs du Foot n'est dans mon esprit, qu'une organisation transitoire permettant d'aller plus loin encore vers des valeurs universelles intangibles qui sont le creuset dans lequel se forgent...
– Bon, ça va, ça va. C'est quoi tes super-valeurs-universelles ?
– Eh bien, mais Coca-Cola, Adidas, Nike, Orange, Lehman brothers...
– Euh, Lehman brothers, tu es sûr ?
– Oui, enfin, si ce n'est pas eux, ce sera donc leurs frères ; sans oublier Toyota et Microsoft
– Ou Apple
– Oui, j'imagine déjà une finale Microsoft-Apple ! Grandiose ! Enfin la vraie vie sur un terrain de foot !